Ce jour, samedi 10 mai 2025, à l’invitation de l’Association des Chefs Traditionnels des Villages Sawa du Wouri,

  • Les partis politiques ci-après : le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) ; le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) ;
  • Les organismes publics suivants : Elections Cameroon (ELECAM), le (Conseil National de la Communication (CNC) ;

Se sont retrouvés à Douala, pour échanger, de concert avec une délégation de Chefs Traditionnels de l’Association initiatrice, sur les moyens de maintenir et préserver la cohésion sociale, avant, pendant et au lendemain des échéances électorales qui s’annoncent à partir de 2025, et au-delà, élaborer et signer une Déclaration à cet effet.

Rappel est fait de ce que l’Association des Chefs Traditionnels des Villages Sawa du Wouri avait, en 2020, échangé avec plusieurs partis politiques sur certaines problématiques liées notamment à la cohésion sociale et au vivre ensemble dans le Département du Wouri.

Constat est aujourd’hui fait par la majorité des camerounais en général, ceux du Département du Wouri en particulier, que ces sujets se sont exacerbés depuis plusieurs mois. L’initiative actuelle vise à redonner un nouvel espace d’échange et de dialogue aux acteurs qui sont en première ligne des défis qui se profilent à l’horizon du cycle électoral qui va s’ouvrir, afin qu’ils apportent leur contribution collective à la préservation de la paix, au maintien de la cohésion sociale et au vivre ensemble dans le Département du Wouri en ces temps incertains.

Les participants s’étant penchés sur les principaux points qui cristallisent les tensions dans le pays en général et spécifiquement dans le Département du Wouri, carrefour par excellence des grands courants de pensée et de luttes sociales et politiques du Cameroun depuis plus d’un siècle, réaffirment que le Cameroun, fort de sa diversité ethnique, culturelle et sociale, tire de cette pluralité une richesse inestimable, gage d’unité nationale et de développement harmonieux. Chaque composante de cette diversité est appelée à œuvrer activement à la construction d’une communauté nationale inclusive et solidaire.

Après les débats, un consensus s’est dégagé sur les constats suivants :

  • La haine tribale atteint des proportions alarmantes ;
  • Des personnalités politiques sont ciblées ;
  • Les hauts commis de l’Etat sont déshonorés à l’étranger ;
  • Les acteurs du monde de la culture et du sport sont victimes de stigmatisation ;
  • L’ordre public et les valeurs républicaines sont perturbés ;
  • Les communautés sont instrumentalisées pour se jeter les unes contre les autres.

Afin de préserver la Nation du fléau d’une bataille fratricide à partir de leurs terroirs, mus par un élan patriotique et dans une démarche citoyenne, les participants déclarent avec force ce qui suit :

  • Le Cameroun est un et indivisible quant à sa forme républicaine ;
  • La diversité ethnique et culturelle du Cameroun constitue une richesse stratégique pour la consolidation de l’unité nationale et le développement harmonieux du pays ;
  • Chaque composante de cette diversité a vocation à contribuer de manière constructive au bien commun et à l’édification de la communauté nationale dans son ensemble ;
  • Il convient d’éviter toute initiative pouvant être perçue comme de nature à compromettre l’harmonie et la coexistence pacifique entre les communautés ;
  • Toute velléité d’hégémonie tribale, ethnique, sociale, culturelle, économique est contraire aux principes d’égalité, de justice, de cohésion nationale et ne saurait être tolérée ;
  • Comme dans tout pays qui se veut être une démocratie, les responsables peuvent légitimement être critiqués pour leurs options, mais ils doivent être respectées ;
  • Les agressions physiques contre les citoyens ainsi que les manifestations hostiles dirigées contre les hauts représentants de l’Etat à l’étranger sont à condamner.
  • Toute forme de violence, qu’elle soit verbale ou physique, à l’encontre d’un individu ou d’une formation politique, est inadmissible et contraire aux principes démocratiques et républicains ;
  • ELECAM doit veiller aux respects des dispositions légales en vue de la neutralité, l’impartialité et l’objectivité du processus électoral.
  • La liberté d’expression et la diversité des opinions doivent être encouragés dans les conditions précisées dans la loi.
  • Les discours de haine à l’encontre des acteurs ou des formations politiques doivent être proscrits, car ils menacent la paix sociale et portent atteinte aux fondements du pluralisme démocratique.
  • Les personnalités du monde artistique et sportif ne doivent en aucun cas faire l’objet de stigmatisation ou d’attaques en raison de leurs opinions, conformément aux principes fondamentaux de la liberté d’expression et du pluralisme ;
  • Les médias doivent être libres mais conscients de leurs responsabilités sociales dans la lutte contre les discours de haine ;

Par ailleurs, les participants s’engagent à :

  • Encourager les camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales, à retirer leurs cartes électorales et à aller voter ;
  • Promouvoir la transparence du jeu électoral à toutes ses étapes ;
  • Promouvoir des gestes et discours d’apaisement mutuel, dans le respect des idéologies et des choix politiques de chacun, afin de renforcer le dialogue républicain et la cohésion nationale ;
  • Présenter des offres politiques qui respectent le genre et ne laissent aucune communauté en marge sur son terroir.

Tout acteur de la scène publique camerounaise, qui n’aurait pas participé, ou qui n’aurait pas été invité à cette rencontre, mais qui partage les termes et/ou les principes contenus dans la présente Déclaration, est invité à se les approprier, à s’y associer et à en faire un large écho.

Fait à Douala, le 10 mai 2025

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