La Chefferie traditionnelle est une organisation politique. A ce titre, elle ne peut s’éloigner de la politique, d’autant plus que dans le contexte actuel, ce sont les hommes politiques qui décident de tout. Or les Chefs Traditionnels actuels ont des profils qui font deux des personnes ressources dont la communauté ne peut se priver. La question de l’implication des Chefs Traditionnels dans la politique est également au centre de grosses polémiques et divise souvent les communautés avant, pendant et après les échéances. Il nous semble nécessaire de sortir à court terme le chef traditionnel de la politique partisane, tout en lui aménageant un cadre d’intervention conséquent. Surtout qu’actuellement, le peuple ne se prononce pas toujours en fonction des projets mais plutôt de l’origine et de l’identité du candidat. Nous proposons :
- Dans les communes
Créer un Conseil Traditionnel dans chaque commune, dont les membres seront tous les Chefs Traditionnels de la Commune (à ne pas confondre avec tous les détenteurs d’un Arrêté préfectoral). Cette chambre à laquelle les juristes attribueront certaines prérogatives, fonctionnera aux côtés du Conseil Municipal actuel, pour approuver ou rejeter à majorité qualifiée les délibérations qu’il n’approuve pas. Ceci permettra également d’assurer un suivi des projets en cas de changement de majorité dans le conseil municipal. Cela règlera aussi la question de la réserve foncière, les Chefs et le Maire étant obligés d’identifier les projets et de trouver leurs lieux d’implantation. Enfin, l’exigence d’un Maire natif ne sera plus pertinente, puisque les Chefs Traditionnels feront entendre la voix de leurs communautés tout au long du mandat du Maire, qui lui-même n’aura pas d’autre choix que de travailler en bonne entente avec les Chefs.
A partir de là, le Chef Traditionnel n’aura plus aucun intérêt à se jeter dans la bagarre électorale partisane pour faire entendre la voix de sa communauté. On pourra donc rendre incompatible le statut de Chef traditionnel et la candidature à une élection pour le compte d’un parti politique.
- Une House of Chiefs autonome au Conseil Régional avec tous les niveaux du commandement traditionnel
Le texte en vigueur a deux choses à corriger
Il est impératif que chaque liste intègre tous les niveaux de commandement (1er, 2ème et 3ème degré), lorsque la circonscription a un nombre de Sièges égal ou supérieur aux degrés qui existent dans la localité. On peut maintenir qu’elle soit dirigée par un Chef de 1er degré ou de 2ème degré. Mais dès que les autres degrés sont présents dans la circonscription, la liste doit obligatoire les intégrer, dès que le nombre de siège le permet.
Les Chefs traditionnels (20) ne doivent plus siéger avec les politiques (80), sauf en cas d’extrême nécessité qui veut que l’ensemble du Conseil Régional se retrouve. La House of Chiefs avec des pouvoirs clairs et précis doit être généralisée dans tout le pays.
- Une chambre spécifique des Chefs à l’Assemblée Nationale et une autre au Sénat
Les Chefs Traditionnels élus à l’Assemblée Nationale comme sus proposé et les Chefs Traditionnels élus au Sénat comme sus proposé, devraient se réunir dans des groupes spécifiques dans chacune des chambres du Parlement. Ils y siègeront en qualité de représentants du Commandement Traditionnel.
Après la mise en place de l’ensemble de ce cadre, une loi viendrait alors rendre incompatible le statut de Chef traditionnel avec la candidature à une quelconque élection locale ou nationale sous la bannière d’un Pari politique.
SM Mbombog Ness Essombey
Hiko Oli XVI
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